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Plusieurs écoles primaires et même certaines écoles secondaires possèdent un local d’apaisement. Anciennement conçus pour les élèves ayant des besoins particuliers, dont ceux ayant un trouble du spectre de l’autisme, ces espaces sont de plus en plus utilisés par plusieurs profils de clientèles. Pourquoi ne pas en faire un à la FGA ? C’est le défi que s’est donné le CEA de Montmagny du Centre de services scolaire de la Côte-du-Sud.
Un local d’apaisement est un espace où le bien-être de l’élève doit être prioritaire. C’est un local-classe transformé en espace calme et zen où les lumières sont tamisées, où il y a du mobilier adapté pour s’asseoir, se coucher et se bercer, et où l’on peut se recentrer, se reposer, dessiner, lire et même rencontrer une intervenante.
Clarice, technicienne en travail social, travaille au quotidien dans ce local d’apaisement. Un espace plus privé est disponible pour réaliser des interventions. Sinon, elle assure une présence dans le local. Souvent, les élèves n’ont pas besoin de lui parler directement; ils ont simplement besoin d’un temps de retour à l’équilibre. Ce temps, plus souvent court que long, permet aux élèves de s’activer pour ensuite intégrer la classe afin d’être disponibles aux apprentissages. Autrement, les élèves peuvent sortir de leur classe pour venir au local. Il s’agit d’une alternative de maintien scolaire pour éviter de quitter le centre hâtivement plutôt que de partir à la maison. Ce local d’apaisement peut permettre de briser l’isolement et de rencontrer une personne qui accueille, écoute, conseille et réfère au besoin à d’autres ressources du centre ou de l’extérieur du centre.
La conception de ce local est en réponse aux besoins des élèves. «Ils ont été consultés pour choisir le matériel, la disposition, les couleurs et les règles de bon fonctionnement du local», mentionne Clarice. «Certains outils sensoriels ont été regroupés par besoin, par exemple, visuels et tactiles. Ces outils aident à une meilleure gestion des émotions. Aussi, des élèves ont participé à la création d’outils sensoriels sécuritaires», ajoute la technicienne en travail social.
Madame Nadia Nadeau, directrice du CEA de Montmagny, croit au pouvoir du milieu scolaire pour augmenter la persévérance et la réussite éducative. Si les élèves se sentent bien, accueillis, écoutés, ils seront présents, ils viendront demander de l’aide lorsqu’ils vivront des difficultés et ils travailleront davantage leur autocontrôle. Ce local est ouvert en tout temps. Bien que la présence de l’intervenante des services éducatifs complémentaires ne soit pas toujours possible puisqu’elle peut être en intervention, les élèves sont respectueux du lieu et du matériel tout en étant supervisés par un relais d’intervenants. «Faire confiance aux élèves, les amener dans une démarche de résolution de problème, les traiter comme des adultes responsables, les aider à être disposés aux apprentissages sans jugement, c’est ce que l’on veut et que l’on fait dans notre milieu», mentionne Madame Nadeau.
L’exemple de ce centre n’est pas exclusif; mais reste encore une initiative peu développée dans nos milieux. Les recherches démontrent que l’environnement scolaire, dont les salles de classe ou les espaces répondant aux nombreux besoins des élèves, peut avoir un impact positif sur le bien-être et le sentiment d’appartenance à l’établissement. Il faut donc repenser rapidement nos milieux, les ouvrir à tous les élèves avec une différenciation nommée, décloisonner les classes et les départements pour rendre unie une école derrière ses élèves. L’effet «équipe» derrière un élève contribue à une bonne partie de sa réussite.